Le témoignage d’Anaïs, une Au Pair à Brighton
Après avoir évoqué le déroulement théorique d’un séjour Au Pair en Angleterre avec les démarches à suivre pour se lancer dans cette aventure linguistique, voici le témoignage d’une jeune Au Pair à Brighton, dans le Sud-Est de l’Angleterre.
« Si j’ai pris la décision de faire Au Pair, c’est principalement parce que je voulais perfectionner mon anglais car bien que mon niveau était loin d’être mauvais, il n’y a pour moi pas de meilleur moyen pour devenir totalement bilingue que de se rendre dans un pays anglophone et de vivre au quotidien avec les autochtones. De plus, étant étudiante et n’ayant de pas gros revenus, être fille Au Pair était aussi la solution la plus économique pour moi. »
1ère étape : trouver une famille…
« Afin de me trouver une bonne famille, j’ai fait quelques recherches sur internet pour trouver la plupart des agences au pair qui existaient et j’ai finis par tomber sur le site de l’UFAAP. Il s’agit d’un site très pratique qui travaille en partenariat avec des ambassades et regroupe de nombreuses agences officielles basées en France. Parmi toutes ces agences, je suis tombée sur Goélangue, une agence sérieuse que j’ai donc contacté.
Quelques jours plus tard, ils m’ont envoyé par courrier un dossier d’inscription à leur rendre en main propre à l’occasion d’un rendez-vous au cours duquel j’ai pu leur expliquer ce que je recherchais exactement : quel pays, quel genre de famille, etc.
C’est à l’issu de cette rencontre que l’agence à cherché pour moi une famille avec qui elle m’a mise en contact. En réalité, ce sont en général les familles qui ont fait la démarche de m’appeler et j’ai malheureusement dû en refuser 2 avant de trouver celle chez qui je me suis finalement rendue. Au début, je voulais plutôt me rendre en Irlande mais peu de familles irlandaises sont prêtes à s’engager avec une Au Pair alors c’est pas facile de trouver…
La seule que l’agence avait réussi à me trouver habitait bien trop loin des villes et comme je n’avais pas mon permis de conduire, ça aurait été bien trop compliqué pour me déplacer. La seconde famille trouvée résidait en Angleterre mais encore une fois, vivait trop loin des villes. Finalement, alors que je commençais à perdre espoir, c’est une famille vivant à Brighton qui m’a contactée et cette fois, la localisation était vraiment parfaite. J’ai donc accepté.
Lors de mon premier contact avec Imogen (la mère d’accueil), j’étais un peu stressée car n’étant déjà pas vraiment à l’aise au téléphone, comprendre l’anglais n’était pas toujours facile. Heureusement, comme j’avais déjà eu 2 entretiens auparavant et qu’Imogen parlait un peu français, ça s’est plutôt bien passé. La conversation a été assez rapide et Imogen m’avait déjà prévue pour ses vacances en famille dans les Cornouailles à la Toussaint. »
Une fois arrivée à Brighton
« Dès mon arrivée, seulement une semaine après l’entretien téléphonique, tout s’est bien déroulée avec ma famille d’accueil et surtout avec Imogen, la mère. Cette dernière a même pris une journée de congé pour m’accueillir et m’expliquer en détail ce que j’aurais à faire durant mon séjour à Brighton. On a ensuite cherché ensemble une école d’anglais pour moi et elle m’y a accompagné le matin même pour passer mon test de niveau.
Elle s’est montrée vraiment gentille et ses 3 garçons aussi, bien qu’ils étaient un peu réservés, tout comme moi pour ainsi dire. Je n’étais pas très à l’aise en vérité, que ce soit avec l’anglais ou avec le fait de partir à seulement 19 ans, toute seule, dans un pays étranger avec des gens que je ne connaissais pas.
Malgré ça, mon arrivée s’est bien déroulée et j’ai été très bien accueillie dans une grande chambre avec télévision, un lit deux places et une salle de bain / toilettes personnelles, le tout se trouvant au deuxième étage qui m’était réservé. »
La vie en Angleterre
« Ce qu’il faut avant tout savoir, c’est que ma journée type en tant qu’Au Pair à Brighton pouvait quelque peu différer de celle des autres Au Pair car moi je devais m’occuper de deux grands garçons de 15 ans. La mère était quant à elle vraiment très présente donc je n’avais pas énormément de choses à faire en dehors de mes cours d’anglais.
En fait, le matin je n’avais pas à m’occuper des garçons et ma principale tâche était de ranger et faire le ménage dans la maison une fois les « enfants » partis à l’école. Il faut dire que ça n’était pas très compliqué étant donné qu’une femme de ménage venait m’aider deux fois par semaines. Ensuite, je devais promener Flinty, la chienne de la famille pendant une petite demi heure le long de Sea Front et j’avais le champ libre jusqu’à 14h, l’heure de mes cours d’anglais.
L’une des seules obligations que j’avais, c’était d’être revenue un peu avant 17h afin d’aider la mère d’accueil à allumer la cheminée pour ensuite préparer le repas de toute la famille.
Quand les garçons rentraient de l’école vers 17h30, je les aidaient à faire leurs devoirs de français. Après manger, il ne me restait plus qu’à faire la vaisselle et ma journée d’Au Pair était enfin terminée. Ce n’était pas très difficile en réalité, les garçons étaient suffisamment grands pour être autonomes et Imogen suffisamment présente pour qu’ont n’est pas beaucoup besoin de moi. »
L’anglais au quotidien
« En ce qui concerne l’anglais, je n’ai pas eu beaucoup de problèmes de compréhension, si ce n’est avec les garçons qui avaient un accent assez spécial. Je me suis pourtant assez vite habituée au débit des anglais natifs, bien que ce qui restait difficile, c’était de communiquer à cause de mon manque de vocabulaire mais aussi d’assurance.
Quelques mots inscrits dans le quotidien des anglais m’étaient encore inconnus et je me suis quelques fois retrouvée un peu perdue, notamment avec le vocabulaire lié aux transports en communs comme « return » (qui ne signifie pas « retour » mais « aller-retour »).
Le plus dur aura tout de même été de corriger les devoirs de français des garçons et de réussir à leur expliquer en anglais des règles de français, déjà assez compliquées à comprendre. Je cherchais régulièrement des équivalents anglais aux mots français que je connaissais.
Mes cours d’anglais dans ma première école ne m’aidaient pas beaucoup car il y avait trop de monde dans les classes mais aussi trop d’élèves d’une seule nationalité (espagnole), j’étais donc un peu à l’écart des groupes qui communiquaient dans leur langue maternelle.
En revanche, c’est après avoir changé d’école que je me suis retrouvée dans une classe bien plus petite avec des au pair du monde entier et des cours moins théoriques et plus axés sur la pratique orale de la langue avec des débats, etc. C’est là bas que j’ai fait la rencontre de deux allemandes avec qui je me suis liée d’amitié et avec lesquelles j’ai vraiment pu pratiquer l’anglais. »
Une fin prématurée
« Malheureusement, mon séjour aura été de courte durée car mes relations avec ma famille d’accueil se sont rapidement dégradées. Je pense qu’en réalité Imogen voulait surtout une Au Pair pour lui tenir compagnie et avoir une présence féminine avec qui partager le train train quotidien mais moi j’étais peut être un peu trop « indépendante », comme elle le disait.
En plus, les garçons et moi n’avions pas vraiment les mêmes centres d’intérêts et il était donc difficile de nouer des liens de complicité et de vraiment discuter avec eux, partager.
La majeure partie du temps où j’étais avec la famille, je m’ennuyais cruellement, ne sachant pas quoi dire ni comment me mêler à leurs conversations. Nous n’étions pas en mauvais termes mais je me sentais de plus en plus seule à leurs côtés, ce qui a fait que je me suis pas mal repliée dans mon coin.
Au bout de deux mois, je n’avais plus aucun contact avec les garçons et la mère d’accueil s’en est bien évidemment rendu compte. On a donc décidé de s’arrêter là et de me trouver une nouvelle famille.
J’ai été déçue de ne pas pouvoir y retourner mais comme je devais me payer une école assez coûteuse, il me fallait travailler et je n’ai donc pas encore eu l’occasion d’aller dans une nouvelle famille faire Au Pair en Angleterre. »
Ce que cette expérience m’aura apporté
« Ce que j’ai principalement retenu de ce séjour en tant qu’Au Pair à Brighton, c’est que c’est probablement un des meilleurs moyens pour apprendre l’anglais et ce, très rapidement. Le simple fait de devoir le parler quotidiennement avec des gens qui ne parlent que anglais permet de prendre beaucoup d’aisance et d’accélérer considérablement l’apprentissage de la langue.
Au delà d’une expérience linguistique certaine, c’est aussi une expérience humaine sans égales au cours de laquelle on prend beaucoup d’autonomie et de maturité et où on peut rencontrer des gens vraiment sympas, comme tous les amis que je me suis faite dans ma seconde école. J’ai également beaucoup été marquée par Brighton qui est vraiment une ville magnifique où la vie est agréable et amusante.
Cependant, je tiens tout de même à dire qu’être Au Pair n’est pas fait pour tout le monde et que dans mon cas, je n’avais pas le caractère pour. Il faut avant tout aimer les enfants et surtout aimer la vie en famille, être sociable. J’ai adoré la vie que j’avais à l’extérieur mais je n’ai pas été capable de bien m’intégrer dans ma famille, même si elle était sympa.
Dans tous les cas, il faut absolument privilégier ce genre de voyages et surtout, prendre une école pour y faire des cours d’anglais car dans certaines d’entre elles, on a la possibilité de passer des examens de Cambridge qui peuvent s’avérer vraiment utiles pour la suite.
Je n’ai aucun regret d’avoir fait Au Pair à Brighton, si ce n’est que mon séjour n’a pas duré un peu plus longtemps. Depuis, mon niveau d’anglais a considérablement augmenté et ça, c’est pas négligeable. »
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